LU DANS LA PRESSE


in TABIENPROD.COM rubrique LA DENT CRITIQUE // 07 février 2011 // Romuald de Richemont

EPOUSES AÏE!
« Les hommes n’ont que ce qu’ils méritent. Les autres sont célibataires. » Aujourd’hui, Sacha Guitry ne serait pas marri d’épouser cette sentence : Les femmes n’ont que ce qu’elles méritent. Les autres ne savent pas ce qu’elles perdent ! Epouse affairée, moitié surbookée ou mère saturée, la femme moderne est-elle Trop subtil pour (l’) homme qui l’accompagne? Ca en a tout l’air avec le dictionnaire de Caromb et Savennières. Ces deux mères de famille dans la vraie vie, drapées de pseudos aux origines de carte de France  profonde, enfourchent les rapports du deuxième sexe avec le premier en s’amusant de  tous les états seconds du ménage à deux. Qui aime bien, châtie bien. Calembours, humour tendre et ironie bien ciblée, toutes les attaques piquent les sens et prônent le double sens : « Quiproquo : un quiproquo trop tôt et c’est le fiasco, un quiproquo trop tard et c’est le bazar : bref, mieux vaut se parler. » Voilà bien notre époque ! « Bobonne » peut combiner talent et idée à plumes sans subterfuges. Alors, décompressent-elles des petits riens du train-train ou sont-elles pénétrés d’une immanente sagacité ? Caromb et Savennières sont, sans doute, de ces dames qui dans une vie antérieure, égrenaient les salons littéraires de leurs pieds de nez. Chez elles, Eve est une « Pomme pomme girl » et le « Ma petite chatte » de l’époux aimé a la douceur équivoque de l’ambivalence du quotidien. Ici donc, point de vulgarités faciles de comiques troupiers. 
A chaque bonne pioche, on soupçonne ce duo de blondes à retardement, non pas de régler leurs comptes aux langueurs masculines mais de prendre le parti d’en rire et pas à moitié. C’est ainsi que l’alphabet de l’égalité maritale gicle d’ironie bien sentie : « Malin : lorsqu’ils affirment faire ce qu’ils peuvent » ; « Non-dit : Dialogue amoureux » ; « Pouvoir : Elle peut, il peut-être » ; « Notre : on ne savait pas qu’on partageait leur avis. »  Et c’est  comme ça de A à Z, sans prise de tête, en toute décontraction de l’hypophyse zygomatique. Et doit-on l’avouer ? Même si bien canardés, on s’identifie à l’éternel masculin. Les lectrices, elles, sauront se retrouver, semble-t-il, au gré des situations : « Décote : à partir de 22 ans chez nous, de 77 pour eux. » De rire souvent mais à sourire toujours, les images habitées de Caromb et Savennières dévissent les stéréotypes pour calquer à la réalité : « Juste : Ils ont juste toujours besoin de faire un dernier truc avant de passer à table. » Ce recueil, plus qu’un avis aux célibataires - l’ « amour platonique, à quoi ça sert ? » - prône la différence des sexes sans désir de les aplanir. Ce n’est pas parce que le prince charmant n’existe pas que l’attraction des genres ne nous charme : « Crac : aimable si et seulement si utilisé deux fois de suite. » Reste à rappeler, qu’en général, ce sont nos défauts qui les font craquer. Finalement en découvrant nos finesses manquées, nous ne sommes pas si mâles que ça, n’est-ce pas ?



in CONNAISSANCE DE LA CHASSE // février 2011// François-Xavier Allonneau

Une fois n'est pas coutume, voici un ouvrage non cynégétique, encore qu'il soit question de chase à l'homme. Vous lirez ce livre, mieux encore vous l'offrirez à votre conjointe, histoire de vous faire pardonner - si cela est possible - absences et achats liés à votre passion. Derrière ce pseudo se cachent deux charmantes jeunes femmes, très bien en apparence; méfions-nous des apparences. Enfin, elles ont du bon puisque le mari de l'une d'elles chasse. Inventaire de finesses à l'usage des hommes. (pour donner du courage aux femmes) vante le sous-titre avec perfidie. Le mieux, ou le pire, est à l'intérieur, au fil des lettres -puisqu'il s'agit d'un dictionnaire de mots choisis -; nos auteures s'y livrent à cœur joie à un règlement de compte drôle, vache, potache, osé, salace, que sais-je encore. Y en a, c'est sûr, du Sacha Guitry, du Rabelais, bref osons le mot...de l'esprit. Chose étrange, nos petits travers prennent des proportions incroyables à travers le prisme féminin, nous pardonnerons à celles-ci. Après lecture ( je vous conseille quelques mots à la fois afin de savourer les saillies), vous vous direz que décidément tout cela est très gaulois, mieux encore gauloise, et sans filtre qui plus est. Une idée de cadeau toute trouvée pour le 14 février prochain, jour de la saint-Valentin.


in LES PETITES AFFICHES //décembre 2010 // Bertrand Galimard Flavigny

LE LIVRE DU JOUR: TROP SUBTIL POUR UN HOMME
La femme, on le sait, est l’autre moitié de l’humanité. Et l’homme ? Ceci est une autre affaire. Car un homme cela se définit selon Caromb-Savennières de cette manière : « Homo erectus, Homo çà pionce, Homo çà pionce çà pionce, Homme grenouille, Homme orchestre, Homme sandwich, Homme de main, Homme de paille ». Et « l’Homme-grenouille Erzast de princes-crapauds. C’est toujours çà de pris ». Cette dernière définition, on s’en serait douté, est une référence au prince-charmant. Elles en rêvent ces dames et ne l’ayant pas trouvé, elles ont composé un « inventaire de finesses à l’usage des hommes (pour donner du courage aux femmes ». Ce petit livre est une merveille d’humour et de férocité. Aucun homme  et surtout pas nous, n’en sortons indemne. Tous nos travers surgissent entre les définitions corrosives concoctées par ces duettistes qui ont la plume aussi acérée que leur langue. L’homme qui s’insinue dans ces pages sourit finement pensant reconnaître son voisin et d’avantage son meilleur ami, tandis que ce dernier croit apercevoir le premier. Quant aux femmes, elles jubilent. Enfin, deux de leurs sœurs ont le courage de dénoncer les avatars qu’elles subissent de la part de leur homme. Cela évoqué – et cela nous rassure dans notre orgueil masculin – elles nous châtient mais nous aiment bien. Caromb et Savennières comme Roux et Combaluzier sont finalement des réalistes. A « Belle au bois dormant », elles disent : « Elle a bien fait de prendre des forces en  dormant. Maintenant elle va devoir se farcir son job, les courses ». Et nous en passons, car nous sommes dans la même galère. Pas subtil, nous ? Allez savoir !  Précipitez-vous sur ce livre, lisez-le et offrez-le à la volée. BGF